par Marie PIGANIOL

Article paru initialement dans les Actes de la recherches en sciences sociales

PIGANIOL, M (2021). “Le charme discret de la mixité Comment attirer des ménages bourgeois dans les écoquartiers”, Actes de la recherche en sciences sociales, 2021/3 N° 238, pp. 56-81. https://doi.org/10.3917/arss.238.0056.

Extraits de l’introduction

« La mixité n’est pas accessible à tous » ironise le journaliste. Son article, intitulé « des appartements à 17 000 € le mètre carré aux Batignolles », est publié en 2012, au moment même où les premiers appartements du quartier sont livrés à leurs nouveaux propriétaires [2]. À Clichy-Batignolles, « futur écoquartier emblème de la mixité sociale défendue par la Mairie de Paris », les logements en accession libre sont réservés « à une clientèle résolument CSP+ [3] ». Les premiers acquéreurs doivent bénéficier de hauts revenus du travail et/ou du patrimoine pour pouvoir s’acquitter de ces appartements vendus en moyenne entre 11 000 et 12 000 € par mètre carré [4]. Le futur quartier n’est toutefois pas réservé à ces franges très aisées des classes supérieures, concède le journaliste. Le quartier comptera 50 % de logements sociaux à l’issue du chantier, soit 1 700 logements destinés à des familles de classes moyennes et populaires, ainsi qu’à des étudiants, des jeunes travailleurs et des migrants. Si cet article de presse déplore finalement qu’une telle opération de mixité sociale « exclu[e] d’office les petits propriétaires parisiens et les primo-accédants », sa lecture fait apparaître deux autres énigmes. Pourquoi la Mairie de Paris fait-t-elle venir des ménages aussi aisés dans son projet vitrine de mixité sociale ? Qu’est-ce qui, à Clichy-Batignolles, peut conduire des ménages fortement dotés en capital économique à s’accommoder d’un quartier mixte ?

Le peuplement du quartier interpelle, en effet, lorsqu’on le rapporte aux choix résidentiels ordinaires des ménages à qui les logements privés sont destinés. Les fractions économiques des classes supérieures, qui regroupent les cadres du privé, les professions libérales et les chefs d’entreprise, n’affectionnent pas, en général, la mixité sociale [5]. Elles la redoutent même, si l’on en juge par leurs représentations des pauvres et leur souci de ne pas être confrontés, au quotidien, aux modes de vie populaires qu’ils jugent indésirables [6]. Ces ménages sont d’ailleurs ceux qui, en région parisienne, ont le plus tendance à s’auto-ségréger [7] : on les retrouve dans les « beaux quartiers » de la bourgeoise traditionnelle [8], dans les quartiers « refondés » de la première couronne [9] et dans les banlieues cossues en zones péri-urbaines [10]. La pression de l’entre-soi est si forte dans ce milieu social qu’y déroger est vécu comme un déclassement [11]. Les pratiques résidentielles de ces ménages diffèrent donc sensiblement de celles des cadres du public et des professions intellectuelles supérieures qui valorisent plus volontiers la diversité – du moins dans des formes jugées acceptables – et que l’on retrouve dans des quartiers populaires, comme à Montreuil ou à la Goutte d’Or à Paris [12]. Ces ménages aisés s’installeraient-ils à Clichy-Batignolles faute de pouvoir accéder aux espaces d’entre-soi ? L’hypothèse est peu probable car les logements de l’écoquartier parisien ne sont pas spécialement « bon marché ». En 2012, au moment où l’article paraît, ils dépassent même ceux des quartiers les plus élitaires, prestigieux et onéreux de l’ouest de l’arrondissement autour de l’avenue de Courcelles et de la place des Ternes [13]. Clichy-Batignolles tranche ainsi avec une correspondance généralement observée, dans les villes françaises, entre la structure des prix immobiliers et la répartition des populations [14] : en général, les quartiers mélangés sont bien moins onéreux que les quartiers bourgeois. Or, cette disjonction n’est pas propre à ce quartier parisien : de nombreux écoquartiers en France comprennent à la fois de larges programmes sociaux – souvent entre 30 % et 50 % des logements construits – et des prix situés dans la fourchette haute des marchés immobiliers locaux.

Cibler la bourgeoisie économique en renfort de la mixité sociale étonne aussi au regard des politiques de peuplement [15] menées depuis trois décennies en France et notamment par la Mairie de Paris. En effet, les politiques de mixité visent rarement les fractions économiques des classes supérieures : elles sont d’abord pensées par « le bas » et ont plutôt concerné les classes populaires des quartiers de la politique de la ville [16] et les classes moyennes en les attirant dans les centres populaires réhabilités ou dans certaines banlieues périurbaines [17]. Certes, les classes supérieures apparaissent bien à l’arrière-plan de certaines mesures, comme celles prises au début des années 2000 par des municipalités de gauche pour construire « des HLM dans les beaux quartiers [18] ». Mais ces opérations ne transforment pas substantiellement le peuplement des quartiers bourgeois. Surtout, elles n’affectent pas les lieux de résidence des ménages aisés, en général peu dépendants des politiques de logement. Un examen du Plan local de l’habitat (PLH) de la Ville de Paris – le document directeur de la politique de logement – suggère d’ailleurs qu’ils ne font l’objet d’aucun dispositif en la matière. Alors que pas moins de 56 actions sont mises en œuvre pour maintenir la présence à Paris de ménages de classes populaires et moyennes, aucune ne cible les classes supérieures [19]. Le PLH déplore d’ailleurs en préambule le « renforcement du poids des catégories sociales les plus favorisées au détriment des autres [20] ». Les classes supérieures ne sont même pas nommées ou catégorisées dans les documents cadres et les dossiers de presse de Clichy-Batignolles qui incarnent plus volontiers la mixité sociale au travers des « classes moyennes », des « étudiants », des « personnes handicapées » ou des « personnes âgées dépendantes [21] ». Clichy-Batignolles, comme bien d’autres écoquartiers, a été lancé au milieu des années 2000 dans un contexte de crise du logement et conçu comme une opération s’adressant prioritairement aux ménages éprouvant des difficultés à se loger en raison de l’augmentation des prix et des loyers immobiliers [22].

Pourquoi la mixité sociale est-elle l’un des principaux mots d’ordre des écoquartiers français ?

À la fin des années 2000, un grand nombre de villes françaises entreprennent la réalisation de projets urbains baptisés « écoquartiers [1] ». Inspirées des « quartiers durables » initiés dans les pays du Nord de l’Europe, ces opérations d’aménagement ont, en France, plusieurs points communs. Il s’agit de quartiers de plusieurs dizaines d’hectares, construits le plus souvent sur d’anciens terrains industriels à l’intérieur des villes et comportant des logements, des bureaux, des commerces ainsi que des équipements publics. Leur dimension écologique affichée se traduit par la présence d’espaces verts conséquents et d’innovations environnementales. Présentés comme des vitrines de quartiers mixtes, ils affichent souvent entre 30 % et 50 % de logement social, une part supérieure aux réglementations en vigueur [2].
Trois principales raisons expliquent l’accent donné à la mixité sociale dans les écoquartiers. La première raison avancée dans la littérature correspond à un effet d’apprentissage : les élus locaux français ont tiré les leçons des écoquartiers scandinaves et allemands entrepris dix ans plus tôt et décriés pour ne loger que des ménages aisés [3]. La deuxième raison est liée au tournant post-contractuel qu’ont pris les politiques urbaines après trois décennies de décentralisation [4]. Dans le but de peser à nouveau dans les agendas locaux, le ministère des Territoires, la Caisse des Dépôts et la Région Île-de-France, comme bien d’autres institutions, récompensent les collectivités dont les projets urbains satisfont à leurs objectifs politiques. Pour obtenir des financements indispensables à la réalisation de leurs opérations, les responsables locaux doivent ainsi se conformer aux objectifs de logements sociaux qui figurent parmi les principaux critères d’évaluation des appels à projets de ces institutions [5]. La troisième raison vient de l’importance des rétributions politiques que procure le logement social aux élus locaux. La construction de vastes programmes sociaux permet de donner une forte visibilité aux politiques des élus de gauche. Quant aux élus de droite, ils sont de moins en moins réfractaires à la construction de logements sociaux ciblés qui leur permet de stabiliser leurs habitants alors que les prix et les loyers immobiliers ont vivement augmenté en 20 ans [6].

Comment expliquer alors qu’un tiers des logements du projet soit destiné à la bourgeoisie économique, celle qui est précisément la moins exposée à la pression du marché ? Comment les responsables du projet sont-ils parvenus à les attirer à Clichy-Batignolles en dépit de la mixité du quartier ? L’objectif de cet article est, d’abord, d’identifier les logiques qui ont permis de « faire une place » aux classes supérieures sans que leur présence ne soit jamais explicitée : si, à l’origine, les classes supérieures sont absentes des catégories sociales mentionnées dans le projet Clichy-Batignolles, force est de constater qu’elles y ont finalement été admises. Il s’agit, ensuite, d’analyser les effets de cette mixité élargie sur le quartier lui-même : il y a des chances que l’organisation du quartier – notamment la répartition des groupes sociaux et la disposition des espaces publics – ait été adaptée afin que la proximité des logements sociaux ne dissuade pas la venue des classes supérieures.

Cet article vise ainsi à contribuer aux travaux sur les politiques de peuplement, en particulier de mixité sociale. Le cas des écoquartiers présente deux spécificités à cet égard. Premièrement, la diversité du peuplement y est « prête à l’emploi ». Elle n’est pas le résultat de mobilisations d’habitants, comme dans le cas des quartiers gentrifiés, mais l’issue d’un processus de production urbaine qui a prioritairement mobilisé des acteurs politiques et économiques. Si les élus et les urbanistes en sont les principaux instigateurs, l’aménageur [23], les promoteurs, les bailleurs sociaux, les architectes ainsi que les consultants qui interviennent auprès d’eux sont tout aussi déterminants pour comprendre la manière dont la mixité sociale est mise en œuvre et organisée. Deuxièmement, le groupe social dont la venue présente le plus grand défi n’est pas préalablement catégorisé. Cela signifie que le travail de caractérisation du groupe, de ses propriétés sociales et de ses représentations est dévolu à d’autres acteurs que les responsables politiques et les acteurs publics sur lesquels se focalisent généralement les travaux sur les politiques de peuplement [24]. Saisir les spécificités de cette politique de mixité requiert donc d’analyser la fabrique concrète du quartier et de s’intéresser à l’ensemble des acteurs qui ont peu à peu destiné les logements en accession libre à la bourgeoisie économique et adapté le quartier à ses aspirations. C’est précisément ce que permet l’enquête ethnographique de la conception et de la construction du quartier Clichy-Batignolles que nous avons réalisée entre 2012 et 2016 [voir encadré « Méthodes et données », ci-contre].

UNE VUE IMPRENABLE sur l’Ouest parisien.© MAD architects.

Méthodes et données

L’enquête combine des observations ethnographiques de longue durée, des entretiens, des archives municipales, une analyse des documents produits pour le projet, une revue de presse et un travail statistique.
Un travail d’observation hebdomadaire réalisé à Clichy-Batignolles entre octobre 2012 et juillet 2013 nous a permis d’assister à la conception de deux ensembles immobiliers du quartier, comprenant notamment des logements privés et des logements sociaux. Une à deux fois par semaine, nous avons observé les réunions de travail réunissant l’aménageur, les promoteurs, les bailleurs sociaux, les architectes, les paysagistes, les experts et les consultants, parfois les élus et l’urbaniste en chef du projet. Ce terrain ethnographique a été complété par cinq visites et observations sur site, réparties à différents stades de la mise en œuvre du projet entre octobre 2012 et juillet 2016.
Des entretiens (N = 45) ont été réalisés avec les acteurs intervenant dans la production du quartier. Nous avons recueilli et analysé les documents qu’ils ont produits dans ce cadre, notamment les plans, les bilans financiers, les cahiers des charges, les brochures commerciales, les contrats et les études spécialisées.
Pour retracer les étapes et les controverses suscitées par le projet urbain, un travail d’archives municipales a été combiné avec une revue de presse réalisée par Europresse. Nous avons analysé les comptes rendus, débats et délibérations du Conseil de Paris ainsi que l’ensemble des articles de presse locale et nationale portant sur le projet entre 2003 et 2019. Les documents d’urbanisme de la ville ont été étudiés afin de réinscrire le projet dans les politiques urbaines de la collectivité.
Enfin, un travail statistique a été mené pour objectiver les évolutions sociales et économiques qu’a connues l’arrondissement depuis le début du projet. Il s’appuie sur les données communales et infra-communales des recensements de la population (exploitations principales et complémentaires de 1999 à 2017), sur les données de prix de l’immobilier Notaires-Insee, du site meilleurs-agents.com et des brochures des programmes immobiliers de Clichy-Batignolles que nous avons recueillies au moment de leur commercialisation.

L’argument proposé est qu’en focalisant la politique de mixité sur le logement social et en en faisant le marqueur principal de la diversité du quartier, les élus ont laissé le peuplement des logements privés à la discrétion des promoteurs. Privilégiant des logements haut de gamme, jugés plus lucratifs, ces derniers ont ciblé des ménages fortement dotés en capital économique. Ceci a conduit les urbanistes et les architectes à ajuster le quartier à ces habitants peu familiers de la mixité. Ils ont ainsi rendu la mixité discrète à l’intérieur du quartier, séparant de multiples frontières les HLM des logements en accession libre, et travaillé au caractère distinctif des espaces publics et privés, conformément aux aspirations des classes supérieures.

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[1]

Je remercie Célia Keren, Sylvie Tissot ainsi que les évaluateurs anonymes de la revue pour leurs relectures et leurs suggestions. L’article n’engage néanmoins que l’autrice.

[2]

Dominique Thiebaut, « Des appartements à 17 000 € le mètre carré aux Batignolles », L’Obs, 7 février 2012.

[3]

Pour « catégories socioprofessionnelles supérieures ». Le terme « CSP+ » est aujourd’hui largement utilisé dans le secteur des services (communication et marketing notamment) pour cibler les ménages favorisés, à commencer par les cadres du privé et les indépendants.

[4]

Il s’agit d’une moyenne sur les premiers programmes livrés en 2012. Certains logements vendus à l’époque atteignent l’ordre de prix indiqué dans le titre de l’article.

[5]

En référence au schéma de Pierre Bourdieu qui distingue deux fractions des classes supérieures selon la nature du capital (économique ou culturel) dont elles disposent en majorité, voir : Pierre Bourdieu, La Distinction. Critique sociale du jugement, Paris, Minuit, 1979.

[6]

Serge Paugam, Bruno Cousin, Camila Giorgetti et Jules Naudet, Ce que les riches pensent des pauvres, Paris, Seuil, 2017, p. 12-13.

[7]

Edmond Préteceille, « 7. La ségrégation contre la cohésion sociale : la métropole parisienne », in Hugues Lagrange, L’Épreuve des inégalités, PUF, 2006, p. 195-246 ; Marco Oberti et Edmond Préteceille, « Les cadres supérieurs et les professions intermédiaires dans l’espace urbain : des dynamiques résidentielles divergentes entre séparatisme et mixité sous contrôle », in Paul Bouffartigue, Charles Gadéa et Sophie Pochic (dir.), Cadres, classes moyennes : vers l’éclatement ?, Paris, Armand Colin, 2011, p. 202-212.

[8]

Dans le 16^e arrondissement de Paris par exemple : Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot, Dans les beaux quartiers, Paris, Seuil, 1989 ; Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot, Les Ghettos du gotha. Comment la bourgeoisie défend ses espaces, Paris, Seuil, 2007.

[9]

Il s’agit de quartiers de cadres supérieurs du privé composés d’immeubles construits à partir des années 1980 sur d’anciens quartiers populaires préalablement arasés, comme à Levallois-Perret : Bruno Cousin, « Entre-soi mais chacun chez soi. L’agrégation affinitaire des cadres parisiens dans les espaces refondés », Actes de la recherche en sciences sociales, 204, 2014, p. 88-101.

[10]

Olivier Godechot, « Financiarisation et fractures socio-spatiales », L’Année sociologique, 63(1), 2013, p. 17-50 ; Jean Rivière, « Le “Neuilly caennais” en campagne municipale », Actes de la recherche en sciences sociales, 204, 2014, p. 24-45.

[11]

M. Pinçon et M. Pinçon-Charlot, Dans les beaux quartiers, op. cit. ; Yves Grafmeyer, « Approches sociologiques des choix résidentiels », in Jean-Yves Authier, Catherine Bonvalet et Jean-Pierre Lévy (dir.), Élire domicile. La construction sociale des choix résidentiels, Lyon, PUL, 2010, p. 35-52.

[12]

Catherine Bidou-Zachariasen (dir), Retours en ville : des processus de « gentrification » urbaine aux politiques de « revitalisation » des centres, Paris, Descartes & Cie, 2003 ; Sylvie Tissot, De bons voisins. Enquête dans un quartier de la bourgeoisie progressiste, Paris, Raisons d’agir, 2011 ; Sylvie Tissot, “Loving diversity/controlling : exploring the ambivalent mobilization of upper-middle-class gentrifiers, South End, Boston”, International Journal of Urban and Regional Research, 38(4), 2014, p. 1181-1194 ; Anaïs Collet, Rester bourgeois. Les quartiers populaires, nouveaux chantiers de la distinction, Paris, La Découverte, 2015 ; Anne Clerval, Paris sans le peuple. La gentrification de la capitale, Paris, La Découverte, 2013.

[13]

Source : meilleursagents.com pour 2012. [14]

Maurice Halbwachs, Les Expropriations et le prix des terrains à Paris, 1860-1900, Paris, Société nouvelle de librairie et d’édition, 1909 ; Maurice Halbwachs, Morphologie sociale, Paris, Armand Colin, 1970 [1938] ; Pierre Bourdieu, Les Structures sociales de l’économie, Paris, Seuil, 2000 ; François Cusin, « Y a-t-il un modèle de la ville française ? Structures urbaines et marchés immobiliers », Revue française de sociologie, 57(1), 2016, p. 97-129.

[15]

Définie ici comme une politique visant à agir sur la population d’un territoire donné « en fonction de certaines caractéristiques – sociales, ethniques, religieuses, sexuelles ou autres – réelles ou supposées des populations concernées » suivant Fabien Desage, Christelle Morel Journel et Valérie Sala Pala (dir), Le Peuplement comme politiques, Rennes, PUR, 2014, p. 17.

[16]

Annick Tanter et Jean-Claude Toubon, « Mixité sociale et politiques de peuplement : genèse de l’ethnicisation des opérations de réhabilitation », Sociétés contemporaines, 33-34, 1999, p. 59-86 ; Sylvie Tissot, « Une “discrimination informelle” ? Usages du concept de mixité sociale dans la gestion des attributions de logements HLM », Actes de la recherche en sciences sociales, 159, 2005, p. 54-69 ; Christine Lelévrier, « La mixité dans la rénovation urbaine : dispersion ou re-concentration ? », Espaces et sociétés, 140-141, 2010, p. 59-74 ; Camille François, « Disperser les ménages. Groupes résidentiels et familiaux à l’épreuve de la démolition d’un grand ensemble », Actes de la recherche en sciences sociales, 204, 2014, p. 102-117.

[17]

Marie-Hélène Bacqué, Yankel Fijalkow, Lydie Launay et Stéphanie Vermeersch, “Social mix policies in Paris : discourses, policies and social effects”, International Journal of Urban and Regional Research, 35(2), 2011, p. 256-273 ; Anne Lambert, « La gauche et le périurbain. Les ambiguïtés de la politique de “mixité sociale” dans une petite commune pavillonnaire et ses effets sur le peuplement », Politix, 101, 2013, p. 105-131 ; Damaris Rose, Annick Germain, Marie-Hélène Bacqué, Gary Bridge, Yankel Fijalkow et Tom Slater, “’Social mix‘ and neighbourhood revitalization in a transatlantic perspective : comparing local policy discourses and expectations in Paris (France), Bristol (UK) and Montréal (Canada)”, International Journal of Urban and Regional Research, 37(2), 2013, p. 430-450.

[18]

Lydie Launay, « Des HLM dans les beaux quartiers. Les effets de la politique de mixité sociale à Paris », Métropolitiques.eu, 2012 ; Marie-Hélène Bacqué, Yankel Fijalkow, Amélie Flamand et Stéphanie Vermeersch, « “Comment nous sommes devenus HLM”. Les opérations de mixité sociale à Paris dans les années 2000 », Espaces et sociétés, 140-141, 2010, p. 93-109.

[19]

Mairie de Paris, « Programme local de l’habitat 2011-2016 modifié. Programme d’actions », février 2015.

[20]

Ibid., p. 11.

[21]

Voir notamment : Mairie de Paris & Paris Batignolles Aménagement, « L’éco-quartier Clichy-Batignolles. Une référence de développement urbain durable à Paris », 2015.

[22]

En France, les prix des logements ont été multipliés par trois en moyenne entre 1999 et 2016, d’après les indices Notaires-Insee prix des logements anciens.

[23]

L’aménageur achète les terrains, définit le programme urbain avec les élus et les services de la municipalité, dépollue et aménage le sol (en voirie et réseaux notamment). À Clichy-Batignolles, comme dans nombre de projets d’écoquartiers réalisés dans les années 2000, l’aménageur est nommé et financé par la municipalité et travaille ainsi à son service.

[24]

Sylvie Tissot, L’État et les quartiers. Genèse d’une catégorie de l’action publique, Paris, Seuil, 2007 ; F. Desage, C. Morel Journel et V. Sala Pala, op. cit.

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